➤ Le temps du crépuscule 🎮

Lorsque, il y a près de deux ans et demi, nous nous sommes retrouvés à revoir le remake de The Legend of Zelda : The Wind Waker pour Wii U, la situation de la console Nintendo était très différente d'aujourd'hui. Certes, le besoin d'un plus grand soutien des tiers a été perçu, de même que les chiffres de vente pas particulièrement réconfortants ont été observés avec une certaine inquiétude.Pourtant, la période n'a été que pétillante pour les utilisateurs, avec l'engagement renouvelé de la maison Kyoto et une fenêtre de 10 mois capable de voir émerger des titres tels que The Wonderful 101, Rayman Legends, Super Mario 3D World, Donkey Kong Country. : Tropical Freeze et Mario Kart 8. Malheureusement, cela ne s'est pas avéré être le grand renouveau de la Wii U, mais plus tristement l'apogée de la carrière d'une console de salon finalement destinée à être la moins vendue de toute l'histoire de Nintendo. Pour ouvrir et clôturer cette 2016 qui sera probablement la dernière année de "vraie" vie pour la Wii U, dans l'attente et l'espoir d'un NX appelé à porter une énorme responsabilité sur ses épaules, c'est presque symbolique qu'il se retrouve le héros de Triforza, ce Link protagoniste de certaines des plus belles histoires vécues sur le matériel du grand N et l'un des défenseurs les plus indestructibles d'une manière de comprendre le jeu vidéo qui ne peut être conçue que dans la société du nouveau président Kimishima .

Twilight Princess HD est un remake solide et bien conçu, bien que peut-être pas tout à fait nécessaire

Il y a dix ans

Si le rendez-vous le plus important et attendu est sans aucun doute celui avec le nouvel épisode de la série, on l'espère destiné à sortir en fin d'année avec la probable double publication pour Wii U et NX, dans ces premiers mois il s'agit plutôt d'un autre remake. pour prendre le centre de la scène, dans une tentative de pallier au moins partiellement le manque chronique de jeux et la distribution schizophrénique de ceux-ci qui a malheureusement caractérisé une grande partie de la vie de la console.

Bien sûr, pour le fan de longue date, cette fréquence élevée, pour ne pas dire excessive avec laquelle le nom de The Legend of Zelda résonne dans les oreilles ces derniers temps, par rapport aux longues mais passionnantes attentes qui séparaient les différents chapitres il y a quelques années, ne peut être que étrange. : entre rééditions, remakes, console virtuelle, spin-offs et j'en passe, il est inévitable de se retrouver à réfléchir à l'opportunité d'une exploitation qui risque de gonfler et d'appauvrir une marque si précieuse. Mais quoi qu'il en soit, ce sont les choix plus ou moins obligatoires d'une Nintendo qui traverse un moment crucial de son histoire. L'épisode choisi cette fois pour revenir sur le devant de la scène, même de manière assez prévisible, est ce Twilight Princess qui est sorti fin 2006 à la fois sur la désormais retirée GameCube et sur la toute nouvelle Wii. À l'époque, personne n'aurait imaginé que le nouveau matériel deviendrait plus tard un phénomène avec plus de cent millions de pièces vendues dans le monde entier, protagoniste absolu de la bulle des capteurs de mouvement et du casual gaming. Cet épisode de Zelda était presque porté par des fans, qui critiquaient l'originalité et le courage de The Wind Waker au point d'obliger Aonuma à mettre en place une aventure résolument plus conventionnelle en termes de décors, de style graphique et d'éléments de gameplay, dans un sorte de lien direct avec le séminal Ocarina of Time. Un choix qui a évidemment payé, puisque Twilight Princess est devenu le deuxième volet de la série la plus vendue de tous les temps. Un objectif atteint certes pas par hasard, soyons clairs : il s'agissait en fait, et il s'agit encore largement d'une belle aventure, engageante, pleine de personnalité et équilibrée dans ses composantes. Cependant, le fait d'être un épisode à certains égards plus prévisible, probablement celui avec la charge la moins innovante de tous les temps, l'a amené à être critiqué par certains fans. Le surmonde vaste mais plutôt vide, une certaine baisse de qualité dans les donjons et l'intrigue moins incisive, ainsi que les personnages secondaires, ont en fait fait de Twilight Princess également l'un des Zelda les plus controversés, et peut-être l'un des moins bien âgés. . Cependant, cela ne semble pas le bon endroit pour remettre en question la valeur absolue du produit, ravivant des polémiques qui durent depuis deux décennies, mais plutôt pour évaluer le travail accompli dans ce remake et par conséquent son opportunité.

D'Australie avec amour

En ce sens, il convient de souligner qu'il existe deux différences substantielles par rapport à The Wind Waker HD : tout d'abord, où ce dernier a gagné plus d'intérêt en représentant la seule opportunité concrète pour l'utilisateur de Wii U d'accéder au chapitre en question, sur au contraire avec Twilight Princess il y a le "problème" de rétrocompatibilité avec la Wii, qui en fait a toujours permis aux possesseurs de la console Nintendo de jouer avec. Deuxièmement, si The Wind Waker HD a été réalisé - en seulement six mois - par l'équipe interne Nintendo EAD d'Aonuma, au contraire avec Twilight Princess la tâche a été confiée aux Australiens de Tantalus Media. Même s'il a sans doute été soigneusement encadré par les cadres de la maison Kyoto, force est de constater qu'en ce moment la grande majorité de l'engagement du « papa » de Zelda se concentre sur le nouveau chapitre du développement.

Cela donne une petite idée des limites dans lesquelles se trouve ce dernier remake, à commencer par le fait que d'un point de vue graphique le détachement avec l'original est moins marqué que dans le cas de The Wind Waker.HD. En fait, pour rafraîchir l'original, les programmeurs n'ont guère fait plus que ce à quoi on s'attendrait franchement en adaptant un produit d'il y a 10 ans à nos jours : voici la haute définition à 1080p, 30 images par seconde et des textures de meilleure qualité qui garantissent une image plus nette, capable de rendre visible même tous ces détails qui ont manifestement été perdus avec le 480p de l'original. L'ensemble y gagne évidemment beaucoup, mais en même temps la complexité polygonale réduite des personnages et des décors est plus choquante. En partie, vient le nouveau système d'éclairage utilisé par Tantalus, qui rend tout plus réaliste et agréable, avec quelques excès en ce qui concerne la floraison.On pourrait faire valoir qu'à peu près le même traitement était également garanti à The Wind Waker HD. Ce n'est que partiellement vrai, car si d'une part l'aventure aquatique de Link pourrait également profiter de l'ajout de 16:9 (plus important qu'on ne le pense), d'autre part il est clair à quel point le cel shading est plus enclin à être pleinement amélioré par des couleurs plus vives et une résolution accrue. Cela dit, les améliorations sur lesquelles Twilight Princess HD peut compter ne sont pas uniquement liées au composant graphique. L'ajout le plus évident est évidemment le support du GamePad, qui en plus de fournir la possibilité de jouer en mode hors écran, permet dans le cas de l'utilisation classique du téléviseur de gérer l'inventaire via l'écran du contrôleur et d'avoir toujours la carte de la zone dans laquelle vous vous trouvez. Une solution qui rend l'action plus fluide et moins fragmentée, car facile à comprendre ; peut-être aurait-on pu espérer un travail un peu plus esthétique en ce qui concerne les menus en question sur GamePad, vraiment au SMIC sinon carrément moches. Des ajustements ont également été apportés à certaines sections, les rééquilibrant en fonction des critiques formulées par les fans : par exemple, les larmes de lumière à collecter sont passées de seize à douze, une lanterne fantôme a été introduite pour faciliter l'identification des Âmes de Ghost, des ajustements ont été apportés au système de contrôle et ont accéléré le dialogue et le timing de la transformation en Wolf. Autant de problèmes qui, dans les jeux modernes, pouvaient être corrigés avec un patch gratuit, mais qui au contraire étaient destinés à rester immobiles et invariables il y a dix ans. La caméra paresseuse de l'original n'a cependant pas été modifiée, obligeant de nombreuses corrections au cours de l'action. La compatibilité avec les amiibo est inévitable, qui trouve son expression la plus intéressante en apportant la magnifique statuette Wolf Link créée pour l'occasion à la manette. Ce faisant, vous pourrez débloquer une sorte de mode de survie en arène de difficulté croissante, évidemment axé sur le combat. Malheureusement, Nintendo ne nous a pas fourni la vignette, c'est pourquoi nous ne pouvons pas porter de jugement de première main sur ce contenu supplémentaire. Même certains amiibo de la série Super Smash Bros. sont compatibles, apportant avec eux quelques changements dans l'équilibre du jeu : par exemple avec Ganondorf les dégâts reçus sont doublés, Link restaure les flèches, Zelda et Sheik à la place les cœurs.

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Si à certains égards le remake de The Wind Waker était quelque chose qui "devait être fait", pour lui redonner cette dignité artistique et morale que les critiques ternes de la première publication lui avaient en partie enlevée, avec Twilight Princess ce besoin s'est fait beaucoup sentir. moins : soit par la relative proximité de la première publication, soit par le moindre impact du traitement de rajeunissement esthétique, soit par le simple fait que la version Wii de l'original a toujours été disponible pour les utilisateurs de Wii U grâce à la rétrocompatibilité. Le résultat est donc un remake fait de manière plus qu'honnête, sans bavures, mais qui apparaît forcément un brin académique et donc incapable de surprendre pleinement. Tout cela se traduit par conséquent par un produit d'un intérêt certain pour ceux qui n'ont pas encore eu l'occasion de jouer à cette aventure de Link, ou pour ceux qui veulent trouver une bonne occasion de la revivre sous sa meilleure forme. Les autres peuvent également envisager la possibilité de passer à autre chose, gardant ainsi intact le "désir de Zelda" jusqu'au nouveau chapitre qui sortira à la fin de l'année.