Eté 85 - Critique du nouveau film de François Ozon

Eté 85 - Critique du nouveau film de François Ozon

Un autre film de l'édition fantôme du Festival de Cannes 2020 voit l'obscurité de la pièce dans l'espace du Festival du film de Rome, 85 ans (Eté 85) Le nouveau film réalisé par l'Enfant terrible de la scène cinématographique française François Ozon, a échappé à maintes reprises - en trente ans de carrière - à un classement critique et artistique définitif. Un exemple est le cas du critique français René Prédal qui, après avoir inventorié le cinéma ozonien des années 2000 dans la section transgressions violentes et attaques radicales contre la famille en tant qu'institution, dans son étude du cinéma français après XNUMX se trouve dans le difficile tâche de délocalisation de la production du réalisateur. Si le premier problème concerne le positionnement d'Ozon en tant qu'artiste (son cinéma d'auteur ou sa nouvelle qualité française?), Le suivant est beaucoup plus épineux: rendre compte de la nature changeante de son cinéma. Bref, y a-t-il un élément commun typiquement «ozonien»?



Certes, certains thèmes communs semblent persister dans sa filmographie: outre la critique de la famille bourgeoise, Ozon semble préférer la crise identitaire, le deuil, un certain rapport évocateur au cinéma de Fassbinder et les thèmes de la transformation et de la métamorphose. Et peut-être trouvons-nous ici une réponse (même si elle n'est pas entièrement satisfaisante) à la question de la poétique ozonienne, un concept de «fluidité» qui, selon Thibaut Schilt constituerait le cœur du cinéma d'Ozon, la nécessité de changer constamment de peau, où >.

Eté 85 - Critique du nouveau film de François Ozon

Un nouvel avenir?

Basé sur le roman pour jeunes adultes Dance on My Grave d'Aidan Chambers, ce nouveau film raconte l'été de Alexis (Félix Lefebvre), un jeune de XNUMX ans fasciné par la mort et doué pour l'écriture, qui vient de déménager avec sa famille dans la ville côtière de Tréport, en Normandie. Désespéré pour un ami et au milieu d'une crise concernant son avenir, le garçon est sauvé lors d'un accident de bateau par David (Benjamin Voisin), un jeune homme de dix-huit ans qui vit seul avec sa mère frêle (Valeria Bruni Tedeschi) après la mort prématurée de son père.



Alexis, frappé par le garçon pour sa beauté, son charisme et sa joie de vivre implacable, pense avoir enfin trouvé l'ami dont il a toujours rêvé et les deux se font immédiatement des amis. Mais bientôt cette relation se transforme en quelque chose de plus, loin de toute définition, à mi-chemin entre la passion amoureuse et l'affection fraternelle. Un rêve devenu réalité, mais ce rêve est-il destiné à survivre jusqu'à la fin de l'été?

Eté 85 est un film qui échappe aux classifications de genre et de style: parfois il fait référence au drame policier à la Billy Wilder, ici et là il évoque la nouvelle vague française de Truffault, parfois il rappelle le nouveau cinéma érotique de Kechiche et la liste est longue. Nous avons constaté qu'Ozon adore échapper au pigeonnier, mais nous identifions tout de même le thème de la transformation typique de son cinéma dans le caractère fluide et insaisissable d'une relation entre deux très jeunes garçons: d'abord une amitié explosive, puis une passion brûlante, qui rapidement devient un mépris qui suit une fin tragique. Une relation qui pourtant ne cesse de changer à travers Alexis: de la douleur et de la culpabilité, au manque et à la colère, qui devient alors finalement épanouissement et espoir.



Roman de passage à l'âge adulte et de découverte de soi dans les teintes des années 80, Eté 85 est rapidement à court d'idées déjà assez confuses, pour se retrouver coincé dans les limbes à la moitié du film. Le thème du changement, de l'incertitude, de la fluidité imparable des sentiments juvéniles nécessitait un registre décidément plus mobile et actif que celui-ci, coupable de temps en temps de performances insuffisantes. On ne peut pas dire que le film d'Ozon soit une impasse, mais c'est très peu comparé à sa filmographie qui a des œuvres bien plus mémorables que celle-ci.

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